La déclaration de
Véronique Genest fait beaucoup de bruit. Je crois sa phrase
maladroite plutôt qu'hostile, et je déplore le lynchage qui s'ensuit. Le droit d'expression est une thérapie pour bien des maux de la société. Et au vu de l'actualité, je redoute un retour à la censure morale.
Comme je le décrivais dans mon roman, on s'achemine insidieusement vers l'interdiction d'exprimer n'importe quelle idée politiquement incorrecte. La première étape, c'est la stigmatisation à cor et à cri d'opinions jugées malvenues. Cela s'accompagne déjà, dans certains cas, d'une répression pénale. Tout cela, on le comprend, soulage et rassure les victimes. Au prix de quels risques de dérive ?
Face aux propos sectaires visant femmes, homosexuels, juifs, musulmans, Noirs, handicapés, personnes en surpoids ou autres gens « différents », je monte toujours au créneau. Au mieux, je tente une démarche pédagogique : la peur et même la haine découlent souvent de la méconnaissance ; il faut contre-argumenter. L'intolérance vraie mérite quant à elle l'indignation et le mépris.
Je suis bien placée pour savoir ce que la misogynie fait endurer à une femme. Humiliation et impuissance mêlées inspirent du désespoir, de la colère. Pourtant, je n'aimerais pas qu'un homme aille en prison pour m'avoir accablée d'insultes sexistes. En aucun cas je ne voudrais qu'on bâillonne les fauteurs d'opinions scandaleuses - ne serait-ce que parce que c'est le plus sûr moyen de les rendre influents.
Rappelons-nous la belle phrase attribuée (à tort) à Voltaire :
« Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me
battrai pour que vous ayez le droit de le dire ».
Un beau contre-feu à l'intolérance.
Cette phrase de Voltaire est juste géniale ! Je te demanderais ton aide l'année prochaine en philo ;)
RépondreSupprimerSérieusement ce que tu dis est très intéressant... j'aime pouvoir m'exprimer et c'est vrai que même contre, j'aime que les autres puissent s'exprimer. Après il y a une limite non ?
Pourquoi y en aurait-il une ? Dans une société civilisée, ce qui doit poser des limites à quelqu'un qui s'exprime de façon répréhensible, c'est la réprobation générale. L'éducation sert à cela : que l'indignation de toute une société sanctionne les dérapages. Faire taire les gens par la contrainte, c'est immoral et dangereux. Dangereux parce que cela met les partisans de thèses racistes, par exemple, en position de "victimes de la société" : un comble ! Immoral, parce que cela conduit tôt ou tard à la volonté de réprimer tout simplement les opinions qui dérangent.
SupprimerTu as surement raison ! Je ne veux pas m'exprimer en mal loin de là !
SupprimerJ'entends par limite que l'ont peut s'exprimer librement sans insulter pour autant ! Non ?
Bien sûr, c'est souhaitable. Mais c'est à la société de flétrir ce genre de comportements, non aux autorités de les interdire.
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