Commentaire après coup :
La proposition que nous portions depuis 2016, Alexy Soulberry et moi-même (mettre gratuitement à la disposition des auteurs un embryon de fédération des auteurs indépendants que ces derniers pourraient s'approprier, ainsi qu'un site-vitrine qui permettrait aux lecteurs de trouver en quelques clics, de façon précise et multicritères, les livres autoédités correspondant à leur recherche), a provoqué quelques réactions de dernière minute, peu nombreuses mais catégoriques, qui ont mis fin au consensus.
Les auteurs en question rejetaient définitivement l'idée de la démarche qualité fondée sur le volontariat, réclamée par de nombreux auteurs.
Comme notre but était de rendre service et non de créer des tensions, j'ai décidé de me recentrer sur mes propres écrits.
Pour autant, je ne supprime pas les articles que j'avais consacrés à ce projet, par respect pour leurs commentateurs et pour les auteurs que de tels sujets intéressent.
Ni Alexy ni moi n'oublions les très nombreux adhérents du site originel. Tout est au point mort, mais seulement parce que notre projet reposait sur une large mobilisation volontaire, et qu'il apparaît impossible d'obtenir cette adhésion collective sans provoquer des polémiques (dernière chose que nous souhaitions).
Si une solution est trouvée pour faire avancer les choses, nous ne manquerons pas de le faire savoir.
Par ailleurs, si d'autres initiatives correspondant à notre vision éthique nous semblent répondre aux besoins des auteurs, c'est avec joie que nous y joindrons nos forces.
(Article originel)
Comme un vieil ours (pas grincheux, mais bien dolent), je me suis vue contrainte de sortir de ma tanière avant-hier, à l'appel d'auteurs inquiétés par la promotion ubi et orbi du site de l'AAIF ; autrement dit, d'un second projet de représentation des auteurs indépendants, qui faisait doublon avec le projet de Fédération des Auteurs Indépendants lancé en décembre par Alexy Soulberry et moi-même.
J'ai
expliqué en long et en large, ces derniers jours, pourquoi deux
structures allaient affaiblir la représentation de l'indésphère,
et donc nuire à sa capacité de se faire entendre :
l'autoédition est si mal perçue qu'il faudra à tout prix s'unir et
parler d'une seule voix pour s'affirmer dans le monde du livre.
Après
quelques jours de débats, Julien Simon (Neil Jomunsi), créateur de
l'AAIF, en a convenu et nous avons décidé qu'il joindrait son
énergie et ses compétences aux nôtres pour mettre en œuvre la FAI
avec toutes ses composantes, dont bien sûr, s'ils le souhaitent, la fraction d'auteurs
ralliés à ses propres vues.
Il
n'y a aucune raison pour que différentes approches ne cohabitent pas
au sein d'une même structure. Cette diversité est même
indispensable à un débat fructueux. Surtout, une structure
représentative, quelle qu'elle soit, se doit de faciliter
l'expression de toutes les opinions, toutes les tendances, toutes les visions. C'est son
devoir, et sa richesse.
Pour
cette raison même, le projet FAI (pour simplifier, car le
« syndicat » lui-même n'en était que l'un des pôles)
avait été conçu de façon à la fois fédératrice et modulaire.
Certains commentaires au cours des récents débats m'ont fait comprendre que
je n'avais encore été assez claire dans mes présentations.
Je vais
donc m'employer à tout récapituler dans cet article.
Avant
de commencer, je répète que je ne serai candidate à aucun poste
quel qu'il soit, salarié ou non. Je mène cette démarche par souci
de l'intérêt général, et par réflexe conditionné de mettre de
l'ordre dans le chaos. Oui, c'est compulsif, mais je me soigne. ;-)
Bon, on y va !
PÔLE SYNDICAL
Fédération des Auteurs Indépendants proprement dite.
De
quoi est-il question ?
D'une
association à but non lucratif.
Objectif :
Représenter
les auteurs autoédités vis-à-vis du monde du livre, des médias,
du grand public ; défendre leurs droits et leurs intérêts,
notamment sur les plans juridique et fiscal.
Nous
parlons donc bien d'un syndicat, même si ce terme en soi ne fait pas
l'unanimité.
Certes,
les auteurs peuvent directement s'affilier au SNAC (Syndicat National
des Auteurs et des Compositeurs). C'est une piste à étudier.
Je
pense qu'une structure associative regroupant les indés serait
néanmoins très utile, ne serait-ce que pour organiser en interne le
travail de réflexion sur nos problèmes spécifiques et pour préparer l'avenir ; mais
c'est aux auteurs d'en décider de façon collégiale.
Mise
en œuvre :
Il
suffit de 2 ou trois membres fondateurs pour créer la structure.
Ensuite, les membres de l'association éliront leur bureau.
Réponse à certaines remarques : oui, des personnes
compétentes peuvent être salariées pour gérer les aspects les
plus pointus, mais nous n'en sommes pas là ; il faudra déjà
que l'association s'en soit donné des moyens (cotisations) et ait
organisé son fonctionnement.
PÔLE
RESSOURCES :
De quoi est-il question ?
D'un site-portail permettant aux auteurs autoédités
d'accéder facilement, à partir d'une adresse web unique, à toutes
les informations, ressources, initiatives relatives à l'autoédition.
Mise
en œuvre :
Le
principe est que chaque auteur d'un article, possesseur d'un blog ou gestionnaire d'une initiative, poste lui-même sur le site ses
propres articles, liens ou informations dans la rubrique
correspondante.
Cela
devrait se faire facilement, puisque tous autant que nous sommes,
nous partageons partout où cela peut être utile.
J'ai
contacté quelques auteurs connus pour leur compétence, leur
implication et leur bonne connaissance de l'indésphère, pour leur
demander de garder un œil sur leurs rubriques de prédilection au
sein du site, afin d'y ajouter eux-mêmes les liens ou articles
encore absents.
D'autres
activités sont prévues, à développer progressivement. Là encore,
des postes salariés pourraient apparaître à terme, notamment pour
l'aide aux auteurs. Ne brûlons pas les étapes, chaque chose viendra
en son temps si nous restons unis et déterminés.
Alexy
et moi avions proposé qu'au moins dans un premier temps, les forums
soient externalisés sous forme de groupes facebook.
La
gestion du site ne nécessiterait donc qu'un webmaster.
Je
reviendrai un peu plus loin sur la raison pour laquelle nous avons
commencé avec un site « amateur ».
PÔLE
« QUALITÉ » :
Cet
aspect de ma démarche a suscité de vives réactions ; en
grande partie par incompréhension, me semble-t-il. Permettez-moi de
préciser ci-après ce qui n'était pas assez clair.
De quoi est-il question ?
Certainement pas de classer les ouvrages indés en « bons »
ou « mauvais », ni de stigmatiser qui que ce soit. L'une
des vertus de l'indésphère, c'est la liberté. Je suis pour le fait
que chacun publie ce qu'il veut. Je sais aussi que tout le monde n'a pas
les moyens de corriger ou faire corriger son texte.
Cependant,
force est de reconnaître qu'on trouve de tout dans la littérature
indé, de l'illisible et de l'excellent. Et le fait que les lecteurs
exigeants ne puissent pas accéder directement à la littérature
qu'ils souhaitent, contribue fortement à la réputation de médiocrité
de l'autédition.
Exemple de réaction – et pas des plus virulentes...
Exemple de réaction – et pas des plus virulentes...
(Petite parenthèse : ne me parlez surtout pas de la sélection par les lecteurs ! On sait très bien que, justement parce que leurs goûts et leurs motivations sont très variables, un livre peut très bien être un best-seller, ou caracoler en tête des tops Amazon, et révulser les amateurs de littérature.)
Cette
mauvaise réputation, nous avons tous à y perdre. Or, pour la casser,
il n'y a pas d'autre solution que de mettre en avant, ou du moins de
rendre facilement accessibles, les ouvrages indés de qualité
« édition » (je sais bien, on trouve aussi dans
l'édition des ouvrages mal corrigés, ou purement commerciaux et pas
très qualiteux ; mais vous comprenez ce que je veux dire).
Ce
qui suppose de les identifier. Et donc, de créer des filières
d'évaluation (là, j'entends certain.e.s hurler en chœur). Avec des
prix littéraires, et/ou du moins l'attribution de critères
permettant de classer les ouvrages susdits dans la
catégorie où les lecteurs exigeants pourront aller faire leur
marché.
Mise en œuvre :
Évaluation,
disions-nous. Mais impartiale, bien encadrée, et surtout, uniquement sur
demande des auteurs. Un auteur volontaire pour faire évaluer son
livre n'a aucune raison qu'on le lui refuse, sous prétexte que
d'autres auteurs sont, par principe, hostiles à l'évaluation (même
si je comprends aussi cette philosophie).
Est-ce
que cela apaise, chez quelques-un(e)s d'entre vous, la crainte de
voir des comités d'épuration se constituer çà et là ? :-)
PÔLE
« VISIBILITÉ » :
De quoi est-il question ?
D'un site-vitrine à part (voilà pourquoi j'ai écrit site(s) dans le titre de cet article) destiné à présenter au grand public l'ensemble de la production autoéditée.
Les
lecteurs ont le droit de trouver ce qu'ils recherchent sans devoir
pêcher à l'aveuglette dans un océan d'ouvrages indé qui enfle de
façon exponentielle. Qu'il s'agisse, d'ailleurs, de qualité ou de
sujets, thèmes, époques, etc. La classification d'Amazon est
insuffisamment précise, nul ne le nie.
Voir la pétition de Cyril Godefroy.
Voir la pétition de Cyril Godefroy.
Notre
intérêt est donc de faciliter l'accès des lecteurs à ce qu'ils
veulent.
D'où le projet d'un site où TOUS les ouvrages indés
pourraient être insérés par leurs auteurs, mais où un moteur de
recherche, plus précisément un moteur d'annuaire, permettrait aux visiteurs une
recherche multicritères extrêmement fine.
Par
exemple : polar, écrit par une femme, histoire se déroulant
entre 1820 et 1900 ; ou : roman historique, VIIIe siècle, qualité
littéraire ; ou encore : livre pour enfants, aventures,
ours (au hasard ^^), publié en 2015.
C'est
possible. C'est nécessaire.
Mise en œuvre :
Beaucoup plus facile qu'on ne le pense, car chaque
auteur se chargerait, en insérant son livre, d'y accoler tous les
critères correspondants.
Raison
pour laquelle il faudrait une sorte « d'aval » (sinon de
label) pour que l'auteur puisse éventuellement attribuer à son livre l'étiquette
« qualité littéraire »...
SITE
AND TALK (non, ce n'est pas une coquille)
Je
dois maintenant vous expliquer pourquoi, contrairement à mes goûts
et habitudes, nous avons démarré si vite – prématurément, disons-le – avec un site embryonnaire et insuffisamment représentatif
(mais je remercie Alexy Soulberry de l'avoir bâti dans un délai impossible à
tenir !).
Après
un an de débats dans tous les recoins de l'indésphère, j'en étais
arrivée à la conclusion qu'il n'allait émerger aucun consensus
assez fort pour que des actes s'ensuivent avant la Saint-Glinglin.
Il
fallait donc rassembler les auteurs en les mettant, pas devant devant
le fait accompli mais presque : devant un embryon
d'organisation, afin qu'ils puissent constater que la chose était
possible, et par conséquent, aient envie de se mettre en mouvement.
Le
site-portail que j'appelais de mes vœux était l'idéal pour ce
faire ; mais je suis perfectionniste, je ne voulais rien oublier
ni négliger. C'est pourquoi décision a été prise, grâce à Alexy
qui s'y est collé, de bâtir vite fait un site provisoire pour
montrer au moins quel était le principe.
Rassembler
les auteurs sur ce site allait permettre de réaliser les étapes
suivantes, notamment une action médiatique d'envergure, dès lors
que nous serions en mesure de présenter une organisation sans
faille (dont des sites aboutis). D'où la mise en veille du projet depuis les fêtes.
Vous
comprenez l'inquiétude de nombre d'auteurs – et la mienne après
coup – lorsque l'apparition de l'AAIF a fait voler en éclats la
possibilité de sonner le clairon pour présenter au monde une
indésphère unie et en ordre de marche, prête à montrer ce qu'elle
sait faire.
Vous
l'avouerai-je ? Mère Ours, dans un premier temps, s'était dit :
bon, si l'AAIF fait ses preuves en tant que syndicat, voilà un pôle de moins à mettre sur pied ; nous allons proposer aux
auteurs inscrits dans notre projet de se diriger vers l'AAIF pour
cet objectif-là...
Mais
les auteurs ne l'entendaient pas de cette oreille ! Nous allions
donc vers la division, avec toutes ses conséquences dommageables.
Heureusement, Julien Simon s'est rallié à cette vue, et je l'en remercie. Il
ne nous reste plus qu'à nous mettre au travail, tous ensemble !
Voilà,
j'espère avoir fait un peu mieux le tour de la question. Je reste
disponible pour toutes remarques, idées ou interrogations, et je
vous donne rendez-vous dès que je serai remise de mon opération,
pour qu'on continue à œuvrer ensemble si vous le voulez bien.
À l'heure où, au-dehors, hurle la tempête glaçante des affrontements électoraux, j'aimerais beaucoup que nous autres, communauté des auteurs indépendants, nous prouvions à tous ces crétins
irresponsables grands experts en gestion de l'intérêt général, que nous pouvons faire entendre nos différences, nos créativités ou préoccupations respectives, et néanmoins avancer, soudés, vers le
soleil couchant nos objectifs communs. Hugh ! Ours Dolent a parlé. Bonne fin de journée à tous !
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