Je vous avais promis il y a déjà quelque temps un
récapitulatif (non exhaustif) des fautes et maladresses les plus
fréquentes dans les manuscrits.
Un aperçu trop succinct vous était proposé dans ce billet.
Voici maintenant une petite check-list des scories qu’il faut à tout prix rectifier avant publication.
Nous supposerons, bien entendu, que l’auteur
sait déjà rédiger dans le ton qui convient.
1) LES BANALITÉS.
Même si certains
genres littéraires, comme la romance, sont fondés sur des « codes »
que leur lectorat se plaît à retrouver d’un livre à l’autre,
il me semble que tout auteur devrait mettre un point d'honneur à éviter les
poncifs et à faire preuve d’originalité.
C’est
particulièrement vrai pour les autoédités, libres d’écrire
ce qui leur chante au lieu d'être obligés, par un méchant éditeur aux doigts crochus armés d'un fouet, à pondre à la chaîne du blockbuster stéréotypé. 😁
Ceux qui hésiteraient encore à bousculer un lectorat somme toute
très routinier, devraient se rappeler que si la littérature
industrielle produit des best-sellers en presque aussi peu de temps qu'il ne faut pour les lire, chacun d’eux
est aussi vite oublié qu’il fut vite écrit.
Alors, si vous
espérez marquer les esprits et satisfaire des lecteurs plus
exigeants que la moyenne, lâchez-vous ! Votre imagination vaut
mieux que les moules, littéraires ou cinématographiques, dans
lesquels vous pourriez être tentés de la figer malgré elle.
Même si nul ne
s’affranchit tout à fait de l’influence de ses prédécesseurs,
mieux vaut s’inspirer des écrivains qui se sont distingués par
leur originalité que des nombreux nanars qui font recette… et
disparaissent des mémoires. (Sauf, pour certains, en tant que
contre-exemples ! Parions que 50 NG restera dans les esprits
comme la pire daube à succès de l’histoire de l’édition. Quant
à ses fans, parions aussi qu’elles échoueraient déjà à en
citer une seule phrase…)
Pour ne pas subir
un tel sort, ne vous engouffrez pas, emplis d’espoir et vidangés de
votre talent bien à vous, dans une réplication vénale des grands succès du
moment. Soyez différent !
Les ventes passent ; les écrits restent. Mieux vaut ne pas en
avoir honte.
Cela vaut pour
les intrigues : on dit que tout a déjà été été écrit,
mais chacun peut imaginer sans trop de peine un scénario qui ne
donnera pas l’impression d’être la énième variante d’un
roman convenu.
Cela vaut aussi
pour la formulation : il y a mille et une manières d’éviter
d’écrire « Le ciel était bleu et le soleil brillait. »
S’y exercer, c’est enrichir son écriture et acquérir le
« métier » indispensable pour ne pas se contenter d’être
un vulgaire imitateur. Une grande partie de la satisfaction qu’un
auteur peut tirer de l’œuvre accomplie est le fait d’avoir, au
lieu de céder à la facilité, défriché des sentiers intéressants,
testé des approches qui ne soient pas rebattues. L’auteur, être créatif par
excellence, doit rester un inventeur, un explorateur.
Petite astuce :
relisez-vous en traquant les banalités. À chacune, demandez-vous
comment vous pourriez formuler autrement, de façon inédite ou, du
moins, peu commune. Vous allez vous étonner !
Vous pouvez aussi voir ou revoir ce billet sur l'originalité en littérature.
Vous pouvez aussi voir ou revoir ce billet sur l'originalité en littérature.
2) LES INVRAISEMBLANCES DANS L'INTRIGUE
3) LE MANQUE OU L'EXCÈS DE MATIÈRE
● Faites-en assez…
Il faut « nourrir
le lecteur ». Cela signifie qu’il faut développer
suffisamment nos univers, nos personnages, pour qu’il y trouve tout ce dont il est friand.
Comme les goûts de vos lecteurs seront aussi variés que leurs personnalités, rien ne vous obligera à faire l'impasse sur tel ou tel élément, sous prétexte que les descriptions de paysages vous font piquer du nez ou que votre bêta-lecteur a horreur des dialogues.
Frédéric Soulier, un auteur de thrillers que je crois promis à une belle carrière, a beaucoup aimé dans Autant en emporte le chergui les aventures de Vic, mon personnage masculin, mais a trouvé ennuyeuses celles d'Ève avec ses chevaux. Pourtant, ces dernières ont été plébiscitées par les lectrices. J'aurais pu choisir d'écrire deux livres pour cibler des lectorats précis ; j'ai préféré faire un livre à plusieurs facettes, cohérent à mes propres yeux, et laisser chacun y puiser ce qui l'intéresse.
On écrit d'abord pour soi, sinon l'on vivrait dans une frustration quasi permanente. Il ne faut pas pour autant oublier que les lecteurs, à l'autre bout de la ligne, ont leurs propres attentes ; et que mieux vaut y répondre, du moment que cela ne vous fait pas violence.
Frédéric Soulier, un auteur de thrillers que je crois promis à une belle carrière, a beaucoup aimé dans Autant en emporte le chergui les aventures de Vic, mon personnage masculin, mais a trouvé ennuyeuses celles d'Ève avec ses chevaux. Pourtant, ces dernières ont été plébiscitées par les lectrices. J'aurais pu choisir d'écrire deux livres pour cibler des lectorats précis ; j'ai préféré faire un livre à plusieurs facettes, cohérent à mes propres yeux, et laisser chacun y puiser ce qui l'intéresse.
On écrit d'abord pour soi, sinon l'on vivrait dans une frustration quasi permanente. Il ne faut pas pour autant oublier que les lecteurs, à l'autre bout de la ligne, ont leurs propres attentes ; et que mieux vaut y répondre, du moment que cela ne vous fait pas violence.
En grande partie pour des motifs mercantiles, la mode d’aujourd’hui est à des livres que le lecteur parcourt ventre à terre, uniquement préoccupé de l’intrigue. Le but est que le consommateur ait fini le plus tôt possible, pour passer sans traîner à l’achat suivant.
Par conséquent, il faut vous poser cette question : visez-vous ce type de lectorat, allez-vous publier un livre après l’autre en vous souciant surtout de rédiger sans perte de temps et de toucher le plus possible de lecteurs ? Dans ce cas, il vous faudra éviter les digressions, les longueurs, et aller à l’essentiel.
En matière de romans, rien n’est plus
rébarbatif qu’un ouvrage sec et pragmatique, sans « chair »
ni charme.
Or, cela arrive
souvent lorsque l’auteur suit sa pensée en ligne droite, pressé
de dérouler son raisonnement sans en oublier une miette – comme
on le fait presque immanquablement au cours du premier jet.
Ensuite, il faut
se relire et étoffer, expliquer, enrichir, de façon à faire de la
lecture une expérience plaisante où les lecteurs pourront se
promener agréablement, à leur rythme, en savourant chaque passage s'ils le souhaitent.
● … Mais n'en faites pas trop !
Un roman trop lent, trop documenté, comportant des descriptions touffues, peut lasser les lecteurs habitués aux ouvrages dits « fluides » (je dirais volontiers : minimalistes).
En vous relisant, dégraissez : faites la chasse à l'inutile, aux redondances, aux précisions superflues qui alourdissent les phrases.
N'oubliez pas que vos lecteurs aimeront aussi être libres de faire jouer leur imagination, plutôt que de subir une avalanche de détails qui leur couperait les ailes.
N'oubliez pas que vos lecteurs aimeront aussi être libres de faire jouer leur imagination, plutôt que de subir une avalanche de détails qui leur couperait les ailes.
Côté intrigue, bannissez les péchés d'insistance, les platitudes appuyées, les clefs évidentes et les gros clins d'œil qui donneraient à penser que vous croyez vous adresser à des enfants.
Préférez émoustiller l'intelligence du lecteur en faisant de votre histoire un jeu de piste assez facile à suivre, mais ni trop balisé, ni prévisible.
Pour les moyens d'alléger votre texte, voir ce billet et celui-là.
Préférez émoustiller l'intelligence du lecteur en faisant de votre histoire un jeu de piste assez facile à suivre, mais ni trop balisé, ni prévisible.
Pour les moyens d'alléger votre texte, voir ce billet et celui-là.
4) LES PERSONNAGES INCONSISTANTS
C’est une
erreur fréquemment rencontrée : les personnages secondaires
sont à peine esquissés, et parfois d’une banalité affligeante ; des faire-valoir, rien de plus. Cependant, il est difficile de
mettre en valeur ses personnages principaux avec des personnages
secondaires pâlots : ils ressortiront bien mieux, l’intrigue
sera bien plus consistante avec toute une galerie de personnages d'arrière-plan intéressants et bien campés, qui se prêteront à de passionnantes interactions avec vos héros.
Il est tout à
fait possible, bien sûr, de réduire ses personnages à un ou deux,
environnés de vide ou d’un flou artistique. C’est un parti-pris
littéraire comme un autre. En pareil cas, il est vivement recommandé
de porter une attention d’autant plus pointilleuse à la qualité
du ou des personnages centraux : pas de clichés, pas de
niaiseries, pas de copié-collé ou de recours à toute autre forme
de facilité. Ils doivent être forts, marquants, et recéler toute la profondeur de caractère et de comportements souhaitable.
À ce propos, l'on
peut décrire un personnage de plusieurs manières, avec lesquelles
vous pourrez jouer à loisir :
● En le
décrivant, tout simplement.
Jules
Lemercier était grand, avec un visage pourvu d’un long nez. Il
portait un monocle.
● En
utilisant des métaphores évocatrices.
Il
débarquait au magasin dès l’ouverture, frais comme l'aube.
● En
suggérant une attitude ou un trait de caractère plutôt que de les présenter explicitement.
Au fil des heures, sa gravité pateline gagnait en hauteur.
● En laissant deviner ce qui peut l'être (ici, l'élévation sociale et le besoin de la mettre en scène).
Plus trace des lorgnons originels : un monocle lui faisait un œil de cyclope.
● En
exprimant plusieurs choses en une seule.
De tout
là-haut, vous toisait un visage d’ascète aux lèvres trop minces
pour sourire, sinon par contrainte.
● En faisant transparaître un profil à travers des généralités ou à travers d'autres personnages.
L’influence d’un homme tient souvent à des détails aussi futiles que révélateurs.
ou encore
Cela terrifiait ses arpètes et tenait la concurrence en respect.
Le mélange de ces différentes approches aboutit à une description
complète mais variée, comme par exemple celle-ci :
Jules
Lemercier était gratifié par dame Nature d’une taille
impressionnante. De tout là-haut, vous toisait un visage d’ascète
aux lèvres trop minces pour sourire, sinon par contrainte.
L’influence d’un homme tient souvent à des détails aussi
futiles que révélateurs ; le propriétaire du Bon
ton les cultivait avec
art. Au sommet de son long nez, plus trace des lorgnons
originels : un monocle lui faisait un œil de
cyclope qui terrifiait ses arpètes et tenait la concurrence en respect. Lemercier débarquait au magasin dès l’ouverture,
frais comme l’aube. Au fil des heures, sa gravité
pateline gagnait en hauteur, jusqu’à revêtir, au
moment de la présentation des comptes, une expression jupitérienne propre à en imposer à la Banque en personne.
5) LES DIALOGUES QUI SONNENT FAUX
Là encore,
beaucoup d’auteurs pèchent par manque de perfectionnisme.
Plusieurs points gagnent toujours à être vérifiés :
● Les
dialogues doivent être naturels.
Pour vous en assurer, lisez-les à haute voix. Rien n’est plus pénible que des échanges artificiels, lourdingues, peu crédibles ou trop littéraires. C’est pourtant une faute très fréquente.
Pour vous en assurer, lisez-les à haute voix. Rien n’est plus pénible que des échanges artificiels, lourdingues, peu crédibles ou trop littéraires. C’est pourtant une faute très fréquente.
Un jeune délinquant ne s’exprime pas comme une grande bourgeoise, cela tombe sous le sens. Assortissez le registre de langage à chaque cas, ou, si cela vous paraît trop compliqué, adoptez un style médian qui sonnera le plus juste possible dans tous les cas de figure.
Attention si vous usez d’argot ou d’expressions du langage courant : tout se démode à une vitesse effarante. Parfois, mieux vaut inventer ses propres tournures…
En règle générale, Ton fric, mémé ! sera plus crédible que Donnez-moi votre sac, madame, et en vitesse ! 😉
Attention si vous usez d’argot ou d’expressions du langage courant : tout se démode à une vitesse effarante. Parfois, mieux vaut inventer ses propres tournures…
En règle générale, Ton fric, mémé ! sera plus crédible que Donnez-moi votre sac, madame, et en vitesse ! 😉
Il ne faut pas pour autant émailler vos dialogues de répliques éculées du genre de celles-ci, que leur auteur doit regretter amèrement :
— Je suis votre pire cauchemar.
— Tu vas regretter d'être née.
— Tu fais moins la maligne, hein ?
— Tiens, cadeau !
et autres perles plus répandues qu'on ne saurait l'imaginer.
Attention aussi à ne pas laisser passer des expressions ou portions de phrases qui détoneraient avec le reste. Il faut choisir un registre (pour chaque personnage, le cas échéant) et s'y tenir.
Bref, le recours au langage parlé – comme, à l'inverse, à un registre soutenu – peut être périlleux si l'auteur n'y est pas familiarisé ou calque machinalement ses répliques sur les poncifs du genre.
Dernier conseil : si vous faites s'exprimer l'un de vos personnages d'une manière inhabituelle, veillez à ce que vos lecteurs sachent pourquoi et l'acceptent.
●Rappelez-vous que dans le fil d’une conversation, un personnage se
livre rarement à des explications sans fin, a fortiori si elles
tombent sous le sens.
Pourtant, peu d’auteurs résistent à la facilité de profiter d’une ligne de dialogue pour glisser, mine de rien, une tonne d’infos qui n’ont rien à y faire.
Exemple :
Pourtant, peu d’auteurs résistent à la facilité de profiter d’une ligne de dialogue pour glisser, mine de rien, une tonne d’infos qui n’ont rien à y faire.
Exemple :
— Rendez-vous
à cinq heures.
— J’ai
hâte d’y être. Ne vous trompez pas d’heure, surtout que vous
débarquez de New York pour rencontrer votre futur associé. Avec le décalage horaire et cet air fatigué que je vous vois, mieux vaut que je
vous appelle un peu avant à votre hôtel, le Plazza, n'est-ce pas ? Est-ce qu’une heure avant le
rendez-vous, cela vous suffira ? Oui, vous voyez, je suis
très organisée !
Déjà, le
lecteur a pris en grippe cette emmerdeuse incapable de confirmer simplement le rendez-vous. Tout ce qu'il lui demandait, c'était un partage d'émotion…
L'auteur, lui, voulait seulement truffer cette pauvre réplique de petits éléments pour plus tard : son héros arrive de NY, il va rencontrer son futur associé, il loge au Plazza ; son héroïne le trouve fatigué, elle est très organisée – et carrément insupportable, mais cela, il ne l'avait pas prémédité !
Moralité : si toutes les
informations stratégiques ne sont pas déjà
parvenues à la connaissance du lecteur, glissez-les avant ou après (et à petits doses subtiles),
mais, de grâce, pas dans la conversation… à moins d'être sûr et certain que cela passera comme une fleur !
● N'abusez pas des verbes de parole, même en essayant de les varier.
Surtout en fin de phrase :
— Je
vous aime, soupira-t-il.
— Moi
aussi, murmura-t-elle.
— Où
êtes-vous donc ? crièrent leurs amis dans le jardin.
— Ici, répondit-il.
Je trouve
excessive la haine des verbes de parole que professent, de nos jours, certains
auteurs et lecteurs. Ils demeurent bien utiles pour préciser qui exprime quoi
dans les dialogues à plusieurs intervenants ; bien utiles aussi
pour préciser un état d’esprit, une manière d’être ou de
dire.
Toutefois, il convient de ne pas en abuser.
Alternez plutôt : les lignes de
dialogue avec verbe de parole ; celles qui en sont dépourvues (dès
que l'on peut s'en passer) ; et les phrases qui coupent le dialogue
pour apporter toute précision nécessaire – notamment, indiquer qui
va s'exprimer juste après.
Songez aussi à varier la présentation
en déplaçant le verbe de parole au sein de la ligne de dialogue,
afin qu'il ne se trouve pas toujours rejeté à la fin.
Il s'approcha.
— Je
vous aime.
— Moi
aussi, murmura-t-elle.
Leurs amis crièrent dans le jardin :
— Où
êtes-vous donc ?
— Ici,
répondit-il. Nous n'en avons plus pour longtemps.
6) LES FAUTES DE RYTHME
7) LES RÉPÉTITIONS
8) LES EXCÈS DE PARTICIPES PRÉSENTS
Je ne suis pas favorable à leur éradication, comme certains auteurs auprès de qui cette tournure, trop évocatrice du gérondif anglais en -ing, passe pour un insupportable anglicisme alors qu'elle est très ancienne et parfaitement honorable. Je les préfère, en tout cas, aux phrases lourdingues bourrées de qui et autres méthodes d'évitement plus ou moins heureuses. Cependant, c'est comme tout : point trop n'en faut.
9) LES EXCÈS D'ADVERBES EN -MENT.
Je ne fais pas partie non plus des ennemis fanatiques des adverbes en -ment, influencés par l'épuration/appauvrissement linguistique menée dans les écoles de journalisme. Parfois, un adverbe en -ment en dit long, de la manière la plus claire et la plus simple qui soit. Mais, là encore, il faut se garder d'abuser !
10) LES CONTRESENS
Il arrive qu'un
auteur exprime le contraire de ce qu'il voulait dire, soit parce
qu'il ne maîtrise pas la formulation, soit parce qu'il s'est
emberlificoté dans ses propos et aboutit finalement à autre chose
que son idée de départ.
Vous trouverez un
exemple à la fin du paragraphe suivant.
Dans tous les
cas, gardez à l'esprit que le meilleur moyen de ne pas commettre ces
erreurs, c'est de faire simple, quitte à sectionner les phrases trop
longues et à élaguer tout ce qui n'est pas directement utile à la
compréhension, l'intrigue et l'ambiance. L'opinion de vos
bêta-lecteurs sera aussi très précieuse.
En tout état de
cause, rappelez-vous : « Ce qui se conçoit bien s'énonce
clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. »
(Boileau)
Quand les mots
viennent en désordre, il faut prendre le temps de faire le tri et de
définir le mode d'expression le plus efficace. En ne perdant jamais
de vue le fait que ce qui est clair pour vous ne le sera pas forcément
pour vos lecteurs !
11) LES PHRASES MAL CONSTRUITES
Quelques
cas typiques me viennent à l'esprit.
● Les
inversions, très fréquentes.
L'auteur, qui suit le fil de son inspiration, a souvent tendance à formuler ses idées comme elles lui viennent, en vrac, lorsqu'il les jette sur le papier ou le clavier. Le piège, c'est que cette formulation se grave dans sa mémoire, et qu'il risque de ne même plus remarquer son caractère inachevé.
Elle pénétra dans la pièce où déjà les
élèves s'étaient assis en babillant comme s'ils se connaissaient
depuis toujours à des tables
devant leur repas.
Au lieu de, par exemple :
Elle pénétra dans la pièce où déjà les élèves s'étaient assis à des tables, devant leur repas, en babillant comme s'ils se connaissaient depuis toujours.
Parfois, une phrase mal bâtie provoque une confusion sur le sujet : voir ce billet.
● Les maladresses de formulation.
● Les maladresses de formulation.
Les exemples suivants sont empruntés à un blog dont l'auteur, je l'espère, ne m'en tiendra pas rigueur.
Et
puis, il y a cet objet, l’Aléthiomètre, une sorte de boussole
dotée de nombreux symboles, qui selon les rumeurs, permet de
répondre à toutes les questions, et qui est placé (sic)
sous la protection de la jeune fille pour en percer les mystères.
Au
lieu de :
Et
puis, il y a cet objet, l’Aléthiomètre, une sorte de boussole
dotée de nombreux symboles, qui selon les rumeurs, permet de
répondre à toutes les questions, et qui est placée sous la
protection de la jeune fille afin
qu'elle en perce
les mystères.
Vous
remarquez en passant que « placée » doit s'accorder avec
« sorte de boussole » et non avec les termes précédents,
« objet » ou « aléthiomètre ».
● Les
lourdeurs.
Ajoutons
à cela l’existence d’une particule assez intrigante, la
Poussière, qui se trouve au cœur de bien des débats, mais à
laquelle certains prêtent la capacité d’aider à voyager dans des
univers parallèles.
au
lieu de :
Ajoutons
à cela l’existence d’une particule assez intrigante, la
Poussière :
elle
se trouve au cœur de bien des débats, et
certains lui prêtent
la capacité d’aider à voyager dans des univers parallèles.
Des défauts de construction peuvent aboutir à un contresens :
Mécanique
quantique, religion, l’auteur aborde des sujets fort matures dans
son œuvre, qui lui donne alors plusieurs niveaux de lecture.
au
lieu de :
Mécanique
quantique, religion, l’auteur aborde des sujets fort matures dans
son œuvre, et cela
lui donne alors plusieurs niveaux de lecture.
Car,
bien sûr, ce n'est pas l'œuvre qui donne plusieurs niveaux de
lecture (a fortiori à l'auteur, comme l'indiquait un « lui » malvenu après le « qui »), mais le fait qu'elle contient des sujets jugés matures.
Enfin, la virgule est importante pour alléger les phrases, laisser respirer le lecteur et éviter les contresens : voir ce billet.
Enfin, la virgule est importante pour alléger les phrases, laisser respirer le lecteur et éviter les contresens : voir ce billet.
12) LES AUTRES FAUTES DE SYNTAXE
Il
y aurait trop de choses à dire sur ce sujet, et je risquerais d'en oublier. Mais vous trouverez sur internet de nombreuses sources d'information, par exemple ce petit guide gratuit qui, bien qu'il ne s'adresse pas à des auteurs, pourra leur rendre bien des services.
13) LES ERREURS DE TEMPS ET FAUTES DE CONJUGAISON
14) LES FAUTES D'ORTHOGRAPHE
Pour
se renseigner sur certaines, voir « Pour ne pas se tromper », la série de billets didactiques publiés sur ce blog et mis à la disposition du site monbestseller.
La
plupart des correcteurs orthographiques (ceux inclus dans votre
traitement de texte et des outils plus performants, comme Antidote)
vous seront utiles pour débroussailler le plus gros des fautes
d'orthographe et de conjugaison, voire de syntaxe.
Quelques
réserves :
● Si vous ne maîtrisez pas l'orthographe courante, ils ne vous seront guère utiles, car vous ne saurez pas arbitrer en cas de doute.
● Attention,
les tournures littéraires sont parfois considérées comme fautives
par ces outils sans imagination. Le style, cela peut aller de pair avec un certain
degré de transgression… Sans compter le problème des expressions
parlées, parfois présentes dans les dialogues, et qui seront vues
comme des fautes.
● Je ne saurais trop conseiller de faire procéder à une dernière
vérification par un humain compétent : correcteur pro,
professeur de français, auteur expérimenté… À moins d'être
très pointu en la matière, on risque de fauter sans s'en rendre compte, car la langue française recèle
d'innombrables pièges.
● Au minimum, vérifiez sur internet, en croisant les sources
d'information, toute formulation qui vous semblera douteuse, ou
simplement compliquée. Cela vous évitera le plus gros des bavures.
15) LES FAUTES DE TYPOGRAPHIE
Je
ne saurais trop recommander de se référer à un bon manuel de
typographie. Au minimum, consultez un site récapitulatif comme celui-ci.
Erreurs les plus répandues…
●L'absence
de ligature : oeuf pour œuf ; et caetera (ou, pire, l'abominable mais très fréquent et coetera) pour et cætera ; etc. 😊
Des
raccourcis clavier vous permettent de saisir les ligatures : alt+0156 pour
œ ; alt+145 pour æ… Pour les autres raccourcis, voir plus loin.
● Les
majuscules non accentuées. Pour mémoire, sous Windows : É =
alt+144 ; È = alt+212 ; À = alt+183 ; Ç = alt+128 ; etc.
Vous
trouverez sur internet des listes de raccourcis clavier, par exemple ici.
Pour
les débutants, je précise que les manœuvres indiquées consistent
à maintenir la touche « alt » enfoncée tout en tapant
le nombre indiqué sur le clavier numérique.
● Les
tirets du 6 utilisés à la place des tirets
de dialogue.
Rappel :
Les dialogues doivent commencer par un tiret cadratin « — » (alt+0151).
Utilisez le demi-cadratin « – » (alt+0150) pour les tirets d'incise,
exemple : Il était beau – plus qu'elle ne l'eût espéré
exemple : Il était beau – plus qu'elle ne l'eût espéré
et pour les tirets d'énumération, si vous n'utilisez pas la fonction « liste à puces ».
Le tiret du 6 « - » correspond au trait d'union, comme dans « un pur-sang ».
● La mauvaise présentation des dialogues :
soit la présence de guillemets fermés ( » ) à chaque fin de ligne, à l'anglaise, soit l'absence de guillemets fermés après des guillemets ouverts.
Pour mémoire, on peut utiliser 2 présentations pour ses dialogues.
soit la présence de guillemets fermés ( » ) à chaque fin de ligne, à l'anglaise, soit l'absence de guillemets fermés après des guillemets ouverts.
Pour mémoire, on peut utiliser 2 présentations pour ses dialogues.
La
première est préférée par les puristes :
« Bonjour.
(première ligne de dialogue)
— Vous
partez ?
— Je le
dois.
— Adieu,
donc. » (fin du dialogue)
Personnellement,
j'emploie la seconde forme, plus simple et moderne :
Il s'approcha.
— Bonjour.
— Et
adieu, répondit-elle.
C'était fini.
N'oubliez
pas non plus de placer entre guillemets les interventions isolées.
Exemple :
Il s'approcha.
« Et
voilà, c'est fini. »
L'instant
d'après, il avait disparu.
Concernant
les dialogues, vous trouverez quantité d'informations sur internet,
par exemple ici.
● L’absence
d’espaces insécables : elles servent à empêcher les
coupures malvenues, notamment sur un livre imprimé.
Indispensables
avant et après les tirets d’incise : « Oui – si possible » ; entre le texte et les guillemets ; entre le
texte et les signes de ponctuation « ; », « : », « ! », « ? » ; entre un nombre et le signe « % » (typographie française) ; dans un
nombre, en tant que séparateur : « 1 200 » ; etc.
Pour
obtenir une espace insécable sous Windows : ctrl+maj+touche
espace.
● Les
espaces indues (dites surnuméraires) entre un mot et un point, exemple : « c'est
fini . » Une faute que l'on rencontre beaucoup trop souvent.
● Les
guillemets typographiques " utilisés à la place des guillemets à la française « ».
● Les
apostrophes dactylographiques ' (par défaut sur les claviers, pas de chance) utilisées à la
place des apostrophes typographiques en forme de virgule « ’ ».
Pour
changer d'un coup toutes les apostrophes de votre texte (et rectifier la plupart des erreurs typographiques), vous pouvez par
exemple utiliser Grammalecte, un outil gratuit à ajouter à votre
traitement de texte Open Office ou Libre Office, ou à utiliser directement ici, sur le site Altramenta.
Attention :
certaines polices, comme Verdana, conservent l'apostophe
dactylographique.
● Les
césures malheureuses.
Les
règles de césure (coupure des mots en fin de ligne) sont si
nombreuses et si complexes que mieux vaut vous recommander un site
d'information comme celui-ci.
Rappelons
seulement que vous n'aurez à vous en préoccuper que dans les
manuscrits destinés à l'impression : en numérique, les outils
de publication des plateformes se chargent de mettre le texte en page
(pas toujours de la façon la plus avisée, mais tant pis, vous n'y
serez pour rien !).
● La
mise en page, justement.
C'est
un vaste sujet ; je me bornerai à rappeler qu'une présentation
en mode justifié (texte aligné à gauche ET à droite) est plus
propre et plus facile à lire, aussi bien sur un blog qu'un site de
publication, et a fortiori dans un livre imprimé !
Pour
tous les autres aspects : marges d'impression, en-têtes,
numérotation, règles de présentation en bas et haut de page, etc, référez-vous à un site internet tel que
celui-ci, basique, ou celui-là, plus complet.
(Aucun de ces liens ne conduit à des infos spécialisées dans la mise en page de livres : elles se trouvent le plus souvent sur des sites d'édition pro, que je ne veux pas avoir l'air de cautionner particulièrement.)
Enfin, pour vous guider dans votre travail de relectures/corrections, je vous invite à utiliser, s'il vous convient, le processus décrit dans ce billet.
Enfin, pour vous guider dans votre travail de relectures/corrections, je vous invite à utiliser, s'il vous convient, le processus décrit dans ce billet.
Voilà
pour aujourd'hui, mes amis. N'hésitez pas à revenir de temps en
temps consulter cette check-list : je l'étofferai au fur et à
mesure que des illustrations ou d'autres points importants me
viendront à l'esprit.
Excellent
travail à toutes et à tous !
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