Bonjour mes ami(e)s !
Signe des temps, le monde devient de plus en plus
approximatif. Une nouvelle preuve en est donnée par le titre du
dernier James Bond : « No time to die », traduit en
français par « Mourir peut attendre ».
Or, « no time to die » signifie « pas
le temps de mourir » (idée tout aussi intéressante, soit
dit en passant, et qui évoque bien le rythme effréné des aventures
bondesques)…
… Formulation à ne pas confondre avec
« [it's] not time to die », littéralement
« il n'est pas temps de mourir » = « ce
n'est pas le moment de mourir », que l'on pourrait en effet
traduire par « mourir peut attendre », plus élégant.
Certains ne verront pas la différence. CQFD. 😥
Vous, vous me direz peut-être que cela n'a
strictement aucune importance. « Elen, tu charries :
l'Australie crame, rien ne va plus, on s'en contrefout du titre de ce
nanar ! »
Je comprends ô combien votre réaction, mais une petite
musique triste au fond de ma tête répète que si tout part en
vrille, c'est en partie parce que chacun devient expéditif,
négligent, se désintéresse des détails, n'y n'accorde plus assez
d'importance. « Le diable se niche dans les détails »,
vous connaissez l'expression.
D'ailleurs, la manière de s'exprimer est-elle
vraiment un détail ? Je ne le crois pas, parce que sur une
planète en voie de saturation, communiquer avec ses semblables (et a
fortiori avec ses différents, si j'ose dire) va, me semble-t-il,
devenir un enjeu primordial. Et les injonctions
moralisatrices sur le « vivre-ensemble » ne feront pas de miracles : il faudra, avant tout, réussir à se comprendre.
Alors je suis peut-être ridicule en petit pompier du langage, mais je pense que nous, auteurs, avons le devoir de lutter de notre mieux contre le désastre en cours.
Excellente journée à toutes et à tous !